Certaines informations préoccupantes de le région Auvergne-Rhône-Alpes nous parviennent. Elles font état de mortalités de famine dans des ruchers. La région est vaste et fort différente suivant l’emplacement des colonies. A ce stade rien ne peut laisser penser que dans le Cantal des situations similaires ne puissent pas exister ou se produire dans les jours à venir.

Quelques explications sommaires pour tenter de comprendre.

Nos races d’abeilles sont le plus souvent précoces dans leur développement. Depuis la fin de l’hiver, peu rigoureux au demeurant, tout dans l’environnement des colonies incitait les reines à pondre et en grande quantité. La douceur des nuits, des journées bien ensoleillées, des floraisons multiples, les larves recevaient tout ce qui est nécessaire à leur bon développement.

Au milieu du mois d’avril tout bascule. Des gelées nocturnes, des journées très fraîches, la quête extérieure des abeilles est réduite à son minimum. Rien de grave si la situation ne devait pas se prolonger trop. Les provisions de nectar et de pollens suppléent les carences de collecte de courte durée.

Maintenant cela fait déjà plus de 10 journées que le mauvais temps gêne les floraisons et les vols des abeilles. Les provisions vont aller s’amenuisant dans les colonies populeuses. De plus, les prévisions des jours à venir jusqu’à l’ascension, même si les gelées ne sont plus à craindre, font état de journées pluvieuses. La collecte de nourriture sera aléatoire et probablement fort différente suivant l’emplacement des ruches.

Vérifiez les quantités de provisions restantes dans vos colonies. En cas de doute n’hésitez pas à faire un apport de pâtes sucrées ou de sirop. Même si les colonies ne meurent pas forcément de famine, cela étant le stade ultime, le manque de nourriture va générer du stress et altérer la qualité des futures abeilles.

Pour ceux qui n’ont pas trop l’habitude, des observations au trou de vol peuvent donner quelques indices. A partir de quelle heure le matin les abeilles reviennent avec des pelotes de pollen ? Est-ce que dans la journée la collecte de pollen cesse, mais avec une activité intense maintenue ? Si c’est OUI, c’est que du nectar est ramené. Si c’est NON et que les abeilles rentrent jusqu’au soir avec du pollen, il est préférable d’amener en complément pâtes ou sirop.

Christian CARRIER
président du syndicat des apiculteurs du Cantal