De plus en plus de propriétaires qui accueillent des apiculteurs sur leur propriété, mais également des riverains de parcelles où sont implantées des ruches, craignent que l’apiculteur déclenche un incendie avec son enfumoir. Le risque est bien réel.

Nous allons détailler chronologiquement les risques et comment s’en protéger, en nous appuyant sur la photographie ci-contre qui ne comporte pas d’intrus vis à vis du sujet traité.

Nous terminerons notre propos en insistant sur l’indispensable anticipation pour maitriser un éventuel début d’incendie.

1 – Allumage de l’enfumoir : soit avec un briquet, un chalumeau ou tout autre dispositif délivrant une flamme pour mettre le feu au combustible (Foin, carton, copeaux, granulés, …). Nous vous conseillons de vous installer sur un support éloigné de la végétation ; couvercle de ruche, surface empierrée voire goudronnée, …)
2 – Emploi de l’enfumoir où le risque peut prendre plusieurs aspects : enfumoir posé sur le toit d’une ruche – mal positionné –  ou une rafale de vent l’emporte, apiculteur qui trébuche sur un terrain accidenté et qui lâche l’enfumoir, sollicitation vive du soufflet alors que l’enfumoir manque de combustible ce qui entraîne l’éjection de particules incandescentes car la grille n’est pas un filtre suffisant sur le bec de l’enfumoir.
3 – Fin de l’utilisation de l’enfumoir. L’apiculteur qui commence à ressentir la fatigue, avec une moindre vigilance, va vouloir éteindre l’enfumoir rapidement. Il le vide sur le sol en se préparant à piétiner les résidus de combustion mais gare au vent et aux broussailles. C’est ici que la glacière trouve un intérêt – en plus d’éviter l’odeur du brûlé dans le véhicule – ; l’enfumoir encore actif est mis à l’intérieur de la glacière sans précautions car, bien refermée, elle va priver l’oxygène et la combustion va s’arrêter toute seule.
4 – Si malgré les précautions prises un début d’incendie se déclaire, il faut réagir très rapidement. L’on peut retenir que dans la première minute, si l’on a anticipé, c’est aisé. Ensuite, en fonction de l’environnement, l’extinction devient de plus en plus incertaine si vent, sècheresse, température excessive, broussailles, terrain accidenté forment un cocktail.
En conclusion, disposer en permanence d’une réserve d’eau sur le rucher reste la meilleure prévention.

La réserve d’eau peut être aussi dans le véhicule à condition que ce dernier soit garé à proximité immédiate.
Sur la photo l’on peut voir un bidon ayant servi pour du sirop, un seau de miel avec couvercle mais d’autres contenants similaires peuvent aussi être utilisés. Pour être certain de disposer du contenu, les contenants doivent rester fermés.
Il est aussi possible d’utiliser un pulvérisateur de jardinage rempli d’eau mais il faut le mettre sous pression avant d’intervenir au rucher. Il est plus délicat de laisser un extincteur sur place mais son emport systématique peut-être envisagé.

Nous avons évoqué le cocktail pour un embrasement rapide, sans mentionner de saison. En dehors d’une période pluvieuse, un incendie peut facilement se propager même en sortie d’hiver. Pensez-y !